Dans cet édito, les médecins spécialistes membres de l'ARCAA, ferons le point sur la place des associations de recherche cliniques permettant d'améliorer et contrôler l’environnement des patients allergiques. Nous reviendrons également sur les conseils permettant d'améliorer la qualité de l'air de vos habitats et prévenir les allergies respiratoires.
- Dr Isabelle BOSSÉ et Dr Édouard SÈVE
L’Association de Recherche Clinique en Allergologie et Asthmologie (ARCAA) est une association de médecins experts et de professionnels des allergies, qui a plusieurs objectifs :
- Être une référence sur les sujets de l’allergie auprès des médias et du grand public, notamment grâce au blog et à sa lettre mensuelle d’informations.
- Favoriser les échanges au sein du collège SEIQA au travers d'une plateforme interdisciplinaire et intergénérationnelle entre la communauté médicale et les industriels, organismes, bureaux d’études, cabinets d’architectes, et étudiants d’écoles et universités tous concernés par les thématiques de Santé, d’Environnement Intérieur et de Qualité d’Air.
- Apporter une réponse scientifique aux interrogations des patients allergiques qui s'interrogent sur l'innocuité et la qualité de produits, biens d'équipements ou de services, notamment via le système de labélisation “Allergènes contrôlés” et “air intérieur contrôlé”
Comment améliorer l’environnement du patient allergique ?
Concernant l’environnement intérieur (allergies aux acariens, moisissures, animaux) :
- Chauffer à 18-20°C en hiver. Les acariens aiment la chaleur et l’humidité.
- Lutter contre l’humidité et veiller à l’absence de moisissures : retirer les plantes, libérer les ventilations des fenêtres, vérifier le bon fonctionnement des VMC, améliorer l’isolation si besoin. Le plus simple et le plus efficace reste d’aérer au moins 20 minutes par jour, plutôt le matin. Si besoin, on peut utiliser des déshumidificateurs ou purificateurs d’air.
- Eviter moquettes, tentures secondaires, rideaux, tapis, meubles capitonnés : Parce qu’ils sont des réservoirs d’acariens.
- Interdire les chambres aux animaux domestiques : Chiens et chats sont potentiellement allergènes, transportent des acariens dans leurs poils et libèrent des poils qui seront sources de prolifération des acariens.
- Passer l'aspirateur muni d’un filtre HEPA dans toutes les pièces au moins une fois par semaine.
- Laver les draps toutes les semaines à 60° et en profiter pour aspirer le matelas plusieurs fois par an. Utiliser des literies synthétiques, revêtues de housses : housses anti-acariens médicales, qui se lavent deux fois par an. Eviter les plumes qui sont favorables au développement des acariens.
- Limiter les peluches des enfants : elles gardent la chaleur, l’humidité, les squames et donc les acariens. Il faut les garder dans un bac, panier et laver régulièrement celles qui sont dans le lit. On peut aussi les mettre au congélateur plusieurs heures pour tuer les acariens.
- Ranger les pièces, limiter les bibelots, livres et tous les “nids à poussière”. Le ménage n’en sera que plus facile par la suite.
- Utiliser de préférence des matériaux « naturels » : parce que les matériaux synthétiques (meubles, peintures, colles etc.) libèrent des COV (composés organiques volatils) irritants pour les voies respiratoires et les muqueuses. Bien aérer les pièces après l’arrivée d’un nouveau meuble ou la pose d’une nouvelle peinture.
- Ne jamais fumer à l’intérieur : Le tabac n’est pas un allergène mais un puissant irritant pour les voies respiratoires et les muqueuses.
Concernant l’environnement extérieur (pollens, moisissures) :
- Aérer tôt le matin ou tard le soir mais fermer les fenêtres lors du pic pollinique en milieu de journée
- De la même façon fermer les fenêtres en voiture et mettre la climatisation avec un filtre antipollens
- Limiter le jardinage ; utiliser un masque et mettre des lunettes si on jardine malgré tout
- Prendre sa douche le soir et rincer les cheveux
- Eviter de faire sécher le linge en exterieur (les pollens se collent dessus)
- Surveiller les alertes de pollens (www.pollens.fr)
- Limiter les efforts en extérieur en milieu de journée
- Eviter d’aggraver les symptômes avec des irritants comme le tabac, les produits parfumés
Dr Isabelle BOSSÉ
Allergologue
Présidente d'honneur du SYFAL
Médecin spécialiste de l'ARCAA
Dr Edouard SÈVE
Allergologue
Président du SYFAL
Vice-président de l’ANAFORCAL Paris Sud
Co-coordinateur du GTBA de la SFA